«Procès de la terreur» : la crainte des violences en détention

Le « procès de la terreur » au Rwanda a été renvoyé au mois de mai prochain. Une décision de la cour militaire, prise jeudi 13 février, pour permettre aux accusés de « réfléchir à leur stratégie de défense » et leur donner une « seconde chance ». La femme de l’un des principaux accusés craint, qu’en attendant, son mari soit victime de maltraitance. Ce dont elle témoigne sur RFI.

Selon les autorités rwandaises, ce procès est censé prouver que les attaques à la grenade au Rwanda sont le fait du RNC, un parti d'opposition en exil, et des FDLR, les rebelles hutus rwandais qui sévissent dans l'est du Congo.

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Depuis son ouverture, les principaux accusés ont nié les faits, déclarant qu'ils ont été enlevés en Ouganda où ils étaient réfugiés ou qu'ils auraient été torturés. Des déclarations qui inquiètent la femme de l'un des principaux accusés, Joel Mutabazi. Gloria Kayitesi vit toujours en Ouganda et elle craint que son mari - qui ne serait pas en prison, mais détenu à la police militaire - soit maltraité pendant les trois mois de suspension du procès.

« J'ai peur »

« Le gouvernement du Rwanda l'a kidnappé en octobre, témoigne celle-ci. […] Quand je vois mon mari sur les photos, c'est comme si c'était un squelette, comme s'il ne recevait pas de nourriture, rien pour boire. L'information comme quoi il ne sera présenté à nouveau à la cour qu'en mai... J'ai peur... Ils vont le battre, le torturer. »

« Tout ce que je veux, c'est que la Croix-Rouge puisse le voir, lui rendre visite, plaide-t-elle encore. Parce que le gouvernement du Rwanda ne veut pas que quiconque lui rende visite. La Croix-Rouge doit avoir accès à tous les prisonniers. […] Aujourd'hui, nous n'avons pas d'avocat, nous n'avons personne. »

Selon le ministère rwandais de la Défense, il s'agit de spéculations « fausses et infondées qui pourraient gêner le bon déroulement du procès ». « Les accusés sont toujours apparus en bonne santé à toutes les audiences, leurs familles ont un accès total à tous les prévenus », explique également le porte-parole du ministère, le Général Joseph Nzambawita.

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