Afrique du Sud: aux urnes, citoyens!

Il y a vingt ans, l’Afrique du Sud entrait dans l’ère de la démocratie multiraciale et des élections au suffrage universel. Les Sud-Africains s’apprêtent à voter de nouveau, pour la cinquième fois depuis le tournant historique de 1994, pour élire leurs représentants nationaux et provinciaux. A quoi ressemble le régime sud-africain post-apartheid ? Qui vote ? Quand ? Comment ? Pour qui ? Eclairages.

Le 7 mai, 25 millions d’électeurs sud-africains (25 362 167 selon les chiffres de la Commission électorale de l’Afrique du Sud) se rendront aux urnes pour renouveler leur Parlement national et les parlements provinciaux. Le pays compte une population totale de 51,77 millions d’habitants, selon le recensement de 2011. Tout citoyen âgé de plus de 18 ans peut librement exercer son droit de vote. Le vote n’est pas obligatoire. Le taux de participation aux dernières élections, en 2009, s’élevait à 77, 3%, contre 76,7% en 2004, 89,3% en 1999 et 86,9% en 1994.

Depuis l’instauration de la démocratie multiraciale il y a vingt ans, c’est la cinquième fois que les Sud-Africains sont invités à voter pour élire leurs députés. Ce scrutin ouvrira aussi la voie à l’élection du prochain président, qui, lui, est élu par les législateurs nationaux et non au suffrage universel direct. L’actuel président Jacob Zuma est candidat à sa propre succession. Sa candidature a été adoubée par son parti l’ANC (« African National Congress ») qui a remporté toutes les élections nationales depuis 1994. Le président sera désigné le 21 mai, le jour de l’inauguration de la nouvelle législature. Le président élu prêtera serment le 24 mai.

Les élections législatives nationales sont couplées avec les élections provinciales qui permettront de renouveler les 9 assemblées provinciales du pays. Celles-ci comptent entre 30 et 90 sièges en fonction de la population de la province en question.

Régime politique

L’Afrique du Sud est une démocratie constitutionnelle. Votée le 8 mai 1996, la Constitution a instauré une République multiraciale, comportant trois niveaux de gouvernement : national, provincial et municipal.

Le pouvoir exécutif est détenu par le président de la République et son gouvernement. Le président est élu pour 5 ans et peut exercer un maximum de deux mandats. Il nomme le vice-président et le cabinet qui est composé de ministres et de secrétaires d’Etat. Selon la Constitution, le cabinet est collectivement responsable devant le Parlement qui peut ou peut ne pas lui renouveler sa confiance. Le président nomme aussi les présidents des hautes cours, signe les lois, les décrets et les traités. Enfin, en tant que commandant en chef de l’armée, il a le pouvoir d’envoyer les troupes au combat. Les principaux ministères tout comme le siège de la présidence se trouvent à Pretoria, la capitale administrative.

Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement bicaméral : une Chambre basse composée de 400 députés et une Chambre haute, connue sous le nom de « National Council of Provinces » (NCOP), qui compte 90 conseillers, à raison de 10 conseillers pour chacune des 9 provinces du pays. Le NCOP ou le Conseil national des provinces a remplacé l’ancien Sénat. Il lui appartient de légiférer dans les domaines relatifs à la vie des provinces et des collectivités locales. Sur le total des 90 conseillers du NCOP, 54 sont désignés par les gouvernements provinciaux pour un mandat de 5 ans et les 36 autres sont des conseillers circonstanciels, délégués au Parlement en fonction de leurs spécialisations. C’est la ville du Cap qui est le siège historique du Parlement national de l’Afrique du Sud.

Le pouvoir judiciaire est exercé représenté par la Cour suprême qui est la plus haute juridiction du pays. Son siège se trouve à Bloemfontein (Mangaung).

Mode de scrutin

Les parlementaires nationaux et provinciaux sont élus selon le mode de scrutin direct proportionnel et plurinominal. La moitié des députés (200) de la Chambre basse du parlement national sont élus à partir des neuf listes provinciales et l’autre moitié (les 200 restants) sur une liste nationale. Au moment du vote, chaque électeur glisse dans l’urne deux bulletins, un pour l’élection des députés nationaux et le second pour la désignation des législateurs siégeant dans les assemblées provinciales.

Les élections sont organisées par la Commission électorale indépendante (IEC). Toutes les informations relatives aux élections sont disponibles sur le site de l’IEC : http : //www.elections.org.za
 


                                    L'élection sud-africaine en quelques chiffres

  • 5 : C’est la 5e élection démocratique au suffrage universel depuis la fin de l’apartheid en 1994.
  • 20 : C’est le 20e anniversaire cette année de l’instauration de la démocratie en Afrique du Sud.
  • 200 : C’est le nombre de partis politiques inscrits auprès de la Commission électorale
  • 400 : C’est le nombre de sièges à pourvoir à l’Assemblée nationale.
  • 15 000 : C’est le nombre d’observateurs que la Fondation Hola Bon Renaissance - une ONG apolitique - va déployer pour surveiller le bon déroulement du scrutin.
  • 25 362 167 : C’est le nombre d’électeurs inscrits auprès de la Commission électorale indépendante.
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