Afrique du Sud: la colère des mineurs de Marikana avant les élections

En Afrique du Sud, à une semaine des élections, la tension monte dans le bassin minier autour de Marikana. Le mercredi 7 mai 2014, les Sud-Africains doivent élire leur Parlement, qui à son tour nommera le président de la République. Et le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid, n’a pas la cote auprès des mineurs.

Un bureau de l’ANC incendié, le domicile de dirigeants l’ANC attaqués et le ministre des Sports évacué après des heurs lors d’un rassemblement politique le week-end dernier, le gouvernement ANC n’a pas la cote auprès des mineurs. Il faut dire que près de 80 000 mineurs de l’industrie du platine sont en grève depuis plus de trois mois, pour demander une augmentation de salaire. Et ils accusent le gouvernement de s’être rangé du côté des producteurs de platine.

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Mais le mécontentement des mineurs a commencé bien avant, avec le massacre de Marikana. En aout 2012, la police a abattu 34 mineurs lors d’une manifestation illégale. Auto défense ou bavure policière ? Une commission d’enquête n’a toujours pas conclu son travail.

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Là aussi, les mineurs accusent le gouvernement et l’ANC d’avoir pris position pour la police et la compagnie minière. Le vice-président de l’ANC, Cyril Ramaphosa siégeait alors au conseil d’administration de la compagnie minière, Lonmin. Il aurait, 24 heures avant le massacre, demandé que des mesures soient prises contre les grévistes, les qualifiant de criminels.

Depuis, la colère gronde et de nombreux mineurs clament haut et fort que le 7 mai ils ne voteront pas pour l’ANC. Le parti qui leur a apporté le droit de vote.

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