« Recensement général de la population et de l'habitat. Soyons citoyens, soyons coopératifs ». C’est par un SMS de l'Institut national de la statistique, INS, que les Tunisiens ont été informés du début de l’enquête. Une sensibilisation à grande échelle pour une opération à plus de 40 millions de dinars, près de 20 millions d'euros.
Parmi les thèmes abordés : l'accès à l'emploi, à l'éducation, mais aussi à l'eau potable et aux transports, ou encore les flux migratoires. De quoi dévoiler « des vérités », promet dans une interview à l'agence officielle Tap, Jalel Eddine Rejeb, ex-directeur de l'Institut de la statistique remplacé il y a quelques jours. Il assure qu'auparavant, l'INS « n'était pas indépendant et ne publiait pas toutes ses données pour des raisons politiques, camouflant les disparités régionales et catégories sociales ».
Davantage de transparence ?
« Même si la collecte de données était fiable, nos demandes de détails restaient lettre morte », renchérit le démographe Mohamed Ali Ben Zina. Il espère davantage de transparence, « indispensable, dit-il, pour pouvoir réorienter les plans de développement du pays ».
Les membres de Mourakiboune, réseau d'observation des élections, s'interrogent. Ce recensement couteux servira-t-il de base pour étudier le corps électoral ? Leurs recommandations sont en tout cas restées sans réponse.