Des familles se repassent, en boucle, les vidéos de la répression de la révolution qui a tué leurs proches, comme Anis Farhani abattu le 13 janvier 2011 au centre de Tunis. Aujourd'hui, son frère Sophian est extrêmement déçu, car la condamnation de son meurtrier est passée de 12 ans de prison, en première instance, à 3 ans en appel. Peine déjà purgée en détention préventive.
« Comme preuve tangible, nous avons l’enregistrement vidéo. On le voit en train de tirer. C’est inadmissible », s’insurge Sophian.
Les avocats de la partie civile demandent une interdiction de sortie du territoire pour les prévenus ainsi que la mise en place d'une commission d'enquête sur ce procès. Plusieurs députés ont également vivement réagi contre ce verdict. Certains aimeraient faire basculer le dossier vers la justice civile. D'autres appellent à la mise en place de tribunaux spéciaux, un projet de loi avait été rédigé en ce sens en 2012. Samia Abou, du courant démocratique a gelé son mandat de députée jusqu'à son adoption.
« Les partis qui gouvernent essayent de protéger les criminels. Il y a une trahison. On ne peut pas continuer cette comédie sans que l’Assemblée décide de faire passer ses projets aux commissions concernées », a déclaré, à RFI, Samia Abou.
Le parquet a demandé un pourvoi en cassation, mais appelle les partis à laisser la justice militaire en dehors des querelles et à ne pas faire douter de son intégrité.
Mercredi 16 avril, à la mi-journée, les familles des victimes prévoient de manifester contre ce jugement depuis la cour d'appel militaire jusqu'à l'Assemblée.