Quelle sera l’attitude de l’armée ? C’est bien sûr la question qui alimente les conversations aujourd’hui. Est-ce que l’armée va réagir avant la fin du processus ?
Pour le moment, on attend. Tout est calme. Les gens sont même détendus. Les Forces de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) – qui étaient visibles mercredi soir lors de la proclamation des résultats – étaient plus discrètes ce jeudi matin.
Ce qu’il faut regarder maintenant, c’est la réaction des candidats. Y aura-t-il des contestations ? Un observateur, contacté par RFI, expliquait qu’ici, en Guinée-Bissau, « ce sont les politiciens qui instrumentalisent les différentes factions de l’armée pour destabiliser le pays, au gré de leurs intérêts ».
Pour le moment, en tout cas, aucun signe n’est visible. José Mario Vaz - qui a obtenu 41 % des voix - s’est déclaré satisfait de son score.
« Ce ne sera pas facile pour le second tour ; il va falloir se retrousser les manches pour assurer la victoire », a-t-il souligné.
Le candidat du principal parti du pays a également tenu à rassurer les militaires.
« Le militaire est un ami, un frère, un parent. Il y aura un dialogue permanent », a-t-il promis. Une déclaration importante quand on connaît la méfiance des militaires envers le PAIGC.
De son côté, le troisième homme de cette élection, Paulo Gomes qui faisait son entrée dans l’arène politique et qui a obtenu près de 10 % des voix, a félicité le peuple pour son choix. Il n’a pas donné de consigne de vote. Paulo Gomes est un ancien directeur exécutif de la Banque mondial pour l’Afrique subsaharienne.
« Il n’y aura pas de consigne de vote, de ma part. Je laisse à nos militants et sympathisants de choisir le candidat de leur choix. J’espère tout simplement que le prochain président de la République se placera au dessus des mêlées partisanes ; au dessus d’intérêts partisans », a-t-il déclaré à RFI.