Affluence dans les bureaux de vote à Bissau

Deux ans après le putsch, les électeurs de Guinée-Bissau votent ce dimanche 13 avril. Un double scrutin - une présidentielle et des législatives -, censé ramener la stabilité dans ce petit pays coutumier des coups d’Etat, devenu la plaque tournante du trafic de drogue en Afrique de l’Ouest. Treize candidats sont en lice pour la présidentielle, et quinze partis pour les législatives.

Avec notre envoyée spéciale à Bissau, Carine Frenk

Ce dimanche, il y avait une forte affluence dans les bureaux de vote de Bissau. Des bureaux qui ne se trouvent pas forcément dans des écoles, mais souvent en pleine rue, sous un manguier ou sous une véranda. Parfois, les listes sont affichées aux murs des maisons. Mais elles sont là, et c’est l’essentiel. Le scrutin se passe tout à fait normalement, dans une ambiance calme et sereine. Les représentants des principaux partis politiques sont présents pour surveiller le bon déroulement des opérations et récupérer le fameux PV de résultat. Mais les petits partis sont rarement représentés.

C'est la première fois que l'on vote à l'aide d'une carte d'électeur biométrique en Guinée-Bissau. Les électeurs expriment leurs choix avec un bulletin unique, rose pour la présidentielle et bleu pour les législatives. Une fois n’est pas coutume, on voit de nombreux jeunes dans les files d’attente. Certains sont venus très tôt, parce qu’ils étaient pressés - et contents - de voter. La journée est importante et ils ne peuvent s’empêcher d’espérer la fin des coups d’Etat et un nouveau départ pour leur pays. Ils souhaitent adresser un message à la classe politique et aux militaires. Une jeune femme confiait par exemple à Bissau : « En votant, je joue ma partition. Après, ce sera à eux de jouer la leur. »

Si le scrutin en lui-même ne suscite aucune inquiétude, aucune tension entre les citoyens, le moment que beaucoup redoutent ici, c’est bien celui de la proclamation des premiers résultats. Tous les candidats les accepteront-ils ? Le nouveau président pourra-t-il terminer son mandat ? L’armée ne va-t-elle pas encore entrer en scène comme il y a deux ans ? Le 12 avril 2012, un putsch mené par le chef de l'armée, le général Antonio Injai, avait interrompu des élections générales entre les deux tours, en renversant le régime du Premier ministre Carlos Gomes Junior. Depuis, ces scrutins ont été maintes fois repoussés.

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