Treize candidats sont cette année en lice pour la présidentielle, et quinze formations politiques pour les législatives. Vendredi, les principaux candidats ont tenu leur dernier grand meeting à Bissau, la capitale. Une campagne en musique, un véritable carnaval électoral. Une période très animée, très gaie… et sans anicroche.
Les caravanes se sont souvent croisées. Un simple cordon policier séparait les meetings de deux candidats importants. Aucune tension n’était perceptible. Globalement, les promesses sont un peu les mêmes : stabilité, réformes - y compris celle de l’armée, évoquée par les différents candidats -, et enfin, développement (la fin de la corruption, le retour de l’autorité de l’Etat).
« Si les discours se ressemblent, les protagonistes sont différents et c’est ce qui sera déterminant au moment du vote », explique le politologue Fafali Koudawo. Pour lui, cette campagne n’est que la face visible des choses et les vrais enjeux sont ailleurs. Ils sont dans la recomposition de l’échiquier politique. « Celui qui contrôlera l’appareil de l’Etat pourra avoir accès aux maigres ressources du pays », dit-il. « A Bissau, personne n’est dupe, confiait vendredi un jeune militant venu assister au dernier meeting de son candidat. On fait la fête pendant la campagne, mais c’est à partir de la proclamation des résultats que les choses sérieuses commencent. »