Les quatre suspects, trois hommes et une femme, sont accusés d’avoir planifié une attaque contre la plus haute tour de Kigali et d’avoir pour objectif la chute du gouvernement. Ils ont été présentés un à un, menottés, aux médias dans le quartier général de la police à Kigali, et invités à brièvement expliquer la raison de leur arrestation.
La police accuse Kizito Mihigo, un chanteur, rescapé du génocide, d'être « responsable de la mobilisation de la jeunesse » pour l’opposition en exil et pour le FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), le groupe rebelle hutu rwandais dont certains membres sont accusés d'avoir participé au génocide au Rwanda.
Face à la presse, Kizito Mihigo a déclaré avoir été en contact avec une personne en lien avec des partis politiques, sans plus de précisions, mais qu’il n’avait fait qu’échanger des conversations par internet dans lesquelles il critiquait fortement le gouvernement. La police a assuré que l’arrestation de l’artiste n’avait pas de lien avec l’une de ses récentes chansons dans laquelle il évoquait à demi-mots les crimes dont est accusé le FPR (Front patriotique rwandais).
Cassien Ntamuhanga, le journaliste porté disparu depuis le 7 avril selon Reporters sans frontières, a quant à lui admis avoir eu des conversations avec un membre de l’opposition du RNC (Congrès national rwandais), sans plus de précisions.
Les deux autres prévenus ont reconnu avoir réuni de l'argent et envisagé une attaque à la grenade à Kigali. Selon Theos Badege, le détective en chef de la police, les suspects voulaient notamment venger la mort de Patrick Karegeya, ancien chef des renseignements militaires rwandais assassiné le 31 décembre dernier en Afrique du Sud. Les autorités rwandaises sont accusées par l’opposition et l'Afrique du Sud d’avoir fomenté cet assassinat, ce que Kigali dément.