Ce modèle électoral, qui assure la stabilité politique et sociale de Maurice depuis son indépendance, il y a 46 ans, est d’abord contesté au nom des droits humains. Un groupe d’activistes appelé Résistance et alternatives a saisi le comité des droits de l’homme des Nations unies sur un fait jugé anti-démocratique et il a obtenu gain de cause.
Pour assurer la représentativité ethnique au Parlement, le mode de scrutin mauricien impose en effet à tout candidat aux élections législatives de décliner son identité ethnique. S’il refuse, sa candidature est rejetée. C’est cela que le gouvernement mauricien s’engage à réformer pour respecter le Pacte international sur les droits civils et politiques.
Sans opposition
Un autre défaut est reproché au mode de scrutin mauricien : à deux occasions, il a produit ce qu’on appelle un « 60-0 », c’est-à-dire qu’une alliance est parvenue à rafler tous les sièges, laissant un Parlement sans opposition. « Plus jamais ça », a plaidé le Premier ministre, Navin Ramgoolam, lors de la présentation d’un document de consultation, le 24 mars dernier. Un document qui a provoqué un emballement médiatique et politique.