Afin de bien faire valoir son statut de chef d’Etat en exercice, le président sud-soudanais Salva Kiir a fait le déplacement à Addis Abeba. Son homologue ougandais Yoweri Museveni était lui aussi présent, alors que son intervention militaire au profit du régime de Juba a été très décriée, au sein même de l’Igad.
Cette polémique n’a cependant pas été publiquement abordée ce jeudi, car le sommet extraordinaire de l’organisation régionale était surtout consacré à l’envoi d’une mission de vérification de la cessation des hostilités. Car si l’accord signé fin janvier entre le gouvernement et les rebelles dirigés par Riek Machar n’a pas franchement été mis en œuvre, la mission d’observation du processus n’a pas non plus été déployée.
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La dimension civile se voit désormais doublée d’une composante militaire, que le médiateur Seyyoum Mesfin voudrait voir sur le terrain d’ici un mois. « Nous ne devons pas attendre que tous les participants s’organisent et nous disent qu’ils sont prêts, prévient-il. Il arrive que les missions des Nations unies tardent pendant six ou neuf mois. Nous ne voulons pas de ça. »
Et de préciser sa pensée : « Nous voulons voir la mise en place effective de ce mécanisme le plus tôt possible. Donc, si le Burundi est par exemple le premier pays à pouvoir envoyer des troupes, qu’il le fasse, même si c’est pour commencer sa mission avec seulement 100 hommes. Au moins pourront-ils sécuriser un ou deux sites pour la mission de surveillance et de vérification. »
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La mission doit être légère et peu coûteuse, même s’il est demandé aux pays contributeurs de préparer des forces en attente, au cas où la situation serait plus périlleuse que prévu. Le budget du mécanisme - surveillance du cessez-le-feu mais aussi protection des sites stratégiques - est estimé à une dizaine de millions de dollars. Il sera financé pour moitié par les Etats-Unis, parrain historique du jeune Etat qui continue de sombrer, moins de trois ans après son indépendance.