Les migrants du Nigeria affluent parfois par villages entiers dans la zone de Diffa, dans l'extrême-Est du Niger. « On a vu ça à plusieurs reprises récemment, il y a trois, quatre semaines, tout un village qui arrivait parce que dans ce village l’armée nigériane avait distribué des armes aux jeunes hommes qui ont créé une milice. Suite à cette distribution, Boko Haram a mené une mission pour punir tout ce village-là et tous les villageois ont fui vers le Niger », témoigne effectivement Karl Steinacker, le représentant du HCR au Niger.
Il arrive aussi que des villageois fuient, car ils craignent d’être victimes des opérations de l’armée nigériane, ajoute Karl Steinacker : « Si l’armée nigériane entre dans un village, leur cible préférée c’est la mosquée ou les écoles coraniques dans ce village. Alors les responsables, les marabouts qui s’occupent de l’éducation des enfants, en anticipation, ils s’enfuient ».
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Malgré l'afflux, les autorités du Niger refusent d'établir des camps de réfugiés de peur qu'ils soient infiltrés par Boko Haram. Une approche que comprend le HCR, mais qui complique la tâche de ses équipes : « Si vous avez 40 000 personnes qui sont éparpillées dans 100 villages, c’est beaucoup plus difficile de les approvisionner avec une assistance alimentaire et tout ça. Le problème est d’avoir accès à cette population ».
L’éparpillement des réfugiés contraint en effet les équipes du HCR à s’exposer davantage dans une zone dangereuse.