Ils sont environ deux cents à être parvenus à franchir le triple rang de barbelés de l'enclave espagnole de Melilla, vendredi à l'aube. Lundi dernier, ils étaient une centaine et, la semaine dernière, environ cent cinquante. Avant de tenter leur chance, ces migrants sub-sahariens se cachent dans les montagnes dominant la cité espagnole, sur le bord du littoral marocain.
Désormais, pour déjouer les moyens militaires déployés dans le secteur, les « assauts massifs » se déroulent de manière très coordonnée. De petits groupes de migrants munis d'échelles de fortune s'attaquent à la ligne frontalière en ordre dispersé, et repoussent les forces de l'ordre en lançant des pierres.
Les franchissements de la frontière de l'enclave sont de plus en plus fréquents depuis quelques semaines. Après un long voyage, les migrants qui survivent dans des conditions difficiles veulent à tout prix passer en Europe. Pour la plupart, ils ne répondent pas aux critères de régularisation des clandestins édictés par le Maroc cette année. Ils sont donc convaincus qu'une fois l'opération de régularisation terminée, la police du royaume se mettra en chasse contre eux.