Le scénario est désormais connu. Des groupes de migrants sub-sahariens se rassemblent dans la nuit dans les montagnes où ils se cachent, au-dessus de l'enclave espagnole de Melilla. En file indienne, ils se dirigent vers la clôture de sept mètres qui constitue la seule frontière terrestre entre l'Afrique et l'Union européenne. S'ils parviennent assez près, ils tentent de passer en force et certains d'entre eux, récemment encore, y sont parvenus, au prix malgré tout de blessures assez graves.
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Mais depuis le dernier « assaut massif » réussi, en septembre, les choses ont changé. D'abord, le Maroc a initié une nouvelle politique migratoire, prévoyant de régulariser des dizaines de milliers de migrants entrés illégalement au Maroc. Cette annonce avait pendant quelques semaines apaisé la situation aux frontières. Mais très vite, les assauts ont repris, bien que plus aucun n'ait réussi.
Car la collaboration entre les autorités des deux pays s'est intensifiée ces derniers mois. La clôture de Melilla a été rehaussée de barbelés tranchants. Des caméras thermiques surveillent constamment les alentours. La police marocaine a été renforcée. Et les garde-côtes ont intensifié leurs patrouilles le long du littoral pour stopper ceux qui cherchent quotidiennement à entrer en Europe par la mer.