La crise touche désormais l'intérieur même du régime algérien, précise Mouloud Hamrouche pour qui le système ne peut plus produire les solutions nécessaires. « Que va-t-il donc se passer le 18 avril, au lendemain de l'élection ?», s'interroge l'ancien chef de gouvernement. « Aujourd'hui, le système a atteint ses limites, dit-il clairement, je veux donc faire tomber ce régime, mais dans le calme et avec le soutien de l'armée, seule institution fortement organisée ».
A deux reprises dans son discours, Mouloud Hamrouche, a lancé un appel à l'institution militaire pour qu'elle accompagne un changement pacifique. « Mais je n'appelle pas à un coup d'Etat, a-t-il précisé. Et je ne demande pas à l'armée d'empêcher le président de se présenter non plus ».
Mouloud Hamrouche, s'est d'ailleurs abstenu de juger directement la nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika. Aux yeux de certains observateurs, Mouloud Hamrouche, qui a été Premier ministre de 1989 à 1991 sous le pouvoir de Chadli Bendjedid reste un homme du sérail. S'il s'est montré critiqué vis-à-vis du système, il a surtout rassuré l'armée sur ses intentions.
L'homme, qui a été le père des réformes à la fin des années 80, est respecté, mais n'a pas de parti, pas de base organisée derrière lui. Certains le considèrent comme un homme du passé. Difficile de savoir pour l'instant à qui s'adressait précisément sa sortie publique, et surtout quelle portée peut avoir son appel au changement pacifique.
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