Attentats kamikazes, fusillades, enlèvements : il ne se passe pas une semaine sans une opération de Boko Haram dans le nord du Nigeria. Et ce, en dépit du lancement d’une vaste opération militaire à la mi-mai 2013 dans les trois Etats du nord-est : Borno, Yobe et Adamawa.
Il y a trois jours encore, des hommes armés ont attaqué le dortoir d’un lycée faisant 43 morts dans l’Etat de Yobe. Le raid n’a certes pas été revendiqué, mais les soupçons pèsent sur les islamistes.
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Conférence internationale
En marge de ces festivités du centenaire, le Nigeria organise une conférence internationale sur la sécurité, la paix et le développement en Afrique. De nombreux dirigeants africains seront présents. François Hollande est le seul chef d’Etat occidental invité.
Cette visite du président François Hollande fait suite à celle de son homologue nigérian en décembre dernier à Paris. Une visite au cours de laquelle Goodluck Jonathan avait demandé à la France d’aider à la mise en place d’une coopération internationale pour lutter contre les islamistes de Boko Haram.
La semaine dernière, le leader de la secte, Abubakar Shekau, a menacé dans une vidéo de lancer des opérations dans la région du sud pétrolifère. Des propos pris très au sérieux par les autorités nigérianes qui ont ainsi renouvelé, ce mardi, leur appel à la mise en place d’une coopération internationale contre les fondamentalistes établis sur le pourtour du lac Tchad.
Les Nigérians estiment que c’est dans ces zones faiblement peuplées du Niger, du Cameroun et du Tchad que les islamistes ont établi des bases arrières. Or la surveillance y est extrêmement difficile, en raison de la porosité des frontières et des faibles moyens matériels.
Le Nigeria compte donc sur la France pour améliorer le renseignement et développer une meilleure coopération, notamment avec le voisin camerounais.
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L'économie, l'autre objectif de François Hollande
Le déplacement de François Hollande est surtout l'occasion pour la France de se positionner dans le plus grand pays émergent d'Afrique, avec ses 170 millions d'habitants. Le Nigeria connaît depuis huit ans un taux de croissance de plus de 7 % annuel. Son PIB est en tain d’être réévalué par le Fonds monétaire international (FMI), ce qui propulserait le Nigeria devant l’Afrique du Sud qui est pour le moment la première économie du continent.
Les entreprises françaises ont donc une carte à jouer. Depuis l'année dernière, Paris tente d'ailleurs de rattraper son retard, et c'est par l'Agence française de développement qu'elle pousse ses pions. Au cours de ce voyage, un accord sera donc signé pour l'électrification de la région d'Abuja, car même s'il est le premier producteur africain de pétrole, le Nigeria souffre d'un déficit chronique en matière d'énergie.