Côte d’Ivoire: un dialogue politique ardu

C’est la deuxième rencontre en trois semaines, hier, en Côte d’Ivoire entre le président de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) et le président du Front populaire ivoirien (FPI).Une entrevue entre Charles Konan Banny et Pascal Affi N’Guessan à l’invitation de la CDVR, pour information et consultation.

Les retrouvailles entre Charles Konan Banny et Pascal Affi N’Guessan ont eu lieu plus vite que prévu. La CDVR s’apprête à passer à la phase des auditions des victimes. Son président, entouré de quelques commissaires, commence à recevoir les différents partis politiques. Le FPI a donc ouvert le bal. Et pour Pascal Affi N’Guessan, la justice transitionnelle que doit piloter la CDVR est essentielle dans le processus de réconciliation. Mais ce n’est pas encore le moment de procéder à l’écoute des victimes alors que, peut-être, il y en a qui sont encore en exil ou en prison.

D'abord le dialogue politique

Le parti de Laurent Gbagbo estime qu’il faut d’abord que le dialogue politique, qui fait du sur place, aboutisse avant de songer à l’écoute des victimes et des personnes qui doivent demander pardon pour les crimes qu’elles ont commis.

Pascal Affi N’Guessan a ainsi sollicité le concours de la CDVR à faire avancer le dialogue politique. La Commission, présidée par Charles Konan Banny, a montré sa disponibilité à intervenir auprès des partis politiques pour que chacun dans son comportement montre sa volonté d’aboutir à la décrispation de la situation sociopolitique ivoirienne.


ECLAIRAGE : présidentielle 2015 : le FPI veut absolument Gbagbo

Le FPI continue de réclamer la libération de Laurent Gbagbo, en liant même cette libération à une participation aux prochaines présidentielles de 2015. A La Haye, l'affaire suit son cours. Le 13 janvier dernier le procureur a présenté de nouvelles preuves contre l'ancien président accusé de quatre chefs de crimes contre l'humanité. Mais une décision sur la confirmation ou non des charges n'interviendra pas avant plusieurs mois.

Le 13 janvier dernier, Fatou Bensouda, la procureure de la CPI déposait un énorme document rassemblant de nouveaux éléments de preuve contre Laurent Gbabgo. En juin dernier, la Chambre préliminaire de la CPI lui avait demandé d'étayer ses preuves. Au terme de cinq mois d'enquête, c'est désormais chose faite. Les défenseurs de l'ancien président ont jusqu'au 17 mars pour déposer leurs observations et répondre aux arguments de l'accusation.

Bataille

Une bataille s'est donc engagée entre la défense et la procureure autour de ces nouvelles preuves et de leur recevabilité. Jusqu'au 31 mars, la procureure et les victimes répondront à leur tour aux arguments de la défense. Puis, tout s'arrêtera le 14 avril quand le dossier sera transmis aux juges de la Chambre préliminaire. Celle-ci aura alors deux mois pour décider si les preuves contre Laurent Gbagbo sont suffisantes ou non pour ouvrir son procès.

Appel

Quelle que soit cette décision qui interviendra donc au plus tard le 14 juin, les deux parties pourront faire appel. A condition cependant d'avoir convaincu la Chambre d'appel; car la procédure n'est pas automatique. On peut donc imaginer qu'entre juin et septembre, les ivoiriens seront fixés sur le sort de leur ancien président. Soit il passe en procès pour crime contre l'humanité soit il est relaxé.

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