Dans le box des accusés, Pascal Simbikangwa clame son innocence, dénonce un complot de la part du Front patriotique rwandais (FPR), désormais au pouvoir à Kigali. Un discours que l'accusation et les parties civiles vont tenter de casser au cours des prochains jours en faisant venir à la barre des témoins des exactions que Pascal Simbikangwa aurait commises.
Pour eux, l'ancien officier des renseignements a distribué des armes dans les régions de Kigali et de Gisenyi, et aurait supervisé des barrages où les Tutsis, tentant de fuir les massacres, ont été exterminés.
Vingt-trois témoins
L'homme a-t-il donc été au cœur du génocide ? Vingt-trois témoins devront éclairer la lanterne des jurés : des agriculteurs, des gardiens, des commerçants, des voisins de l'accusé qui, du Rwanda, viendront à la barre de ce tribunal parisien. Mais aussi mardi et mercredi, d'anciens employés de la RTLM, la Radio-Télévision libre des Mille collines que le Tribunal pénal international pour le Rwanda considère comme l'un des principaux instruments du génocide.
Des témoignages cruciaux particulièrement pour l'accusation qui - si elle veut obtenir une condamnation - devra lever toutes les interrogations autour du rôle de Pascal Simbikangwa en 1994. Car, en assises, le doute bénéficie à l'accusé.