Le journaliste Sam Gody affirme avoir été torturé quatre jours durant au Service central de renseignement.
« Le capitaine Simbikangwa s’est occupé de moi personnellement. Avec un fer à béton, il a massacré mes pieds. C’était de la viande », raconte-t-il à la barre.
Ce que reproche le capitaine Simbikangwa au journaliste, c’est un papier sur les escadrons de la mort. Il lui reproche également une caricature en « Une » de son journal représentant le président Habyarimana, en prêtre, célébrant une messe macabre face à ses fidèles, au premier rang desquels le capitaine Simbikangwa.
« Il m’a fait signer des papiers pour que je m’engage à ne plus me moquer de lui ni à parler des escadrons de la mort », dit Sam Gody.
Lorsque la défense intervient, elle pointe les incohérences de ce récit, à savoir un témoignage qui a souvent varié.
Et enfin, Pascal Simbikangwa prend la parole. « Ce témoin est manipulé par le FPR (le régime issu de la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais) », dit-il. Puis, il s’emballe. « Même avec les juifs, il y a eu des innocents », avance-t-il. « Vous demandez la médaille des Justes ? », lui demande le président de la Cour d’assises de Paris, Olivier Leurent. « Si je suis acquitté, je le ferai », répond l’accusé qui, visiblement, ne doute de rien.