Ce sont deux adolescents à bord de leur véhicule tout-terrain et en partance pour le festival l’Aïr à Iférouane qui ont sauté sur une mine. L’incident a eu lieu à quelques centaines de mètres de l’endroit même où se trouve le festival, la plus grande rencontre du peuple nomade touareg dans les massifs de l’Aïr.
L’un des deux adolescents, gravement blessé, a été évacué vers l’hôpital d’Arlit tandis que le second s’en est tiré avec quelques égratignures. Plus de peur que de mal à Iférouane où les festivaliers ont poursuivi la fête.
« Nous avons tout vu, même l’endroit où la mine a sauté, le trou que ça a fait, raconte d'ailleurs l'un d'eux. On a fait semblant [de ne pas avoir peur]. Vous savez, le festival c’est un événement national à cause des invités qui sont venus. »
S’agit-il d’une ancienne mine posée par les anciens rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) entre 2007 et 2009 et qui a échappé aux démineurs, ou bien d’un acte criminel ? Les premiers éléments de l’enquête font ressortir que le périmètre du festival a été déminé et sécurisé bien avant l’ouverture de la cérémonie. L’explosion de la mine au passage du véhicule - qui était hors piste - n’a pas surpris les forces de défense et de sécurité, qui, pendant des années ont repoussé plusieurs tentatives des ex-rebelles du MNJ sur cette citadelle des monts Tamgak.
Détermination
Selon une source sécuritaire, il n’y a aucun doute, la mine d’Iférouane fait partie des anciennes mines posées par les différentes rebellions qui se sont succédé dans cette zone. Et une autre source d’ajouter que les anciens chefs rebelles touaregs sont d’ailleurs tous présents à Iférouane pour le festival. La première réaction officielle vient du Premier ministre Brigi Rafini depuis Iférouane, sa région natale : selon lui, l’explosion de cette mine n’entamera en rien la détermination du gouvernement à combattre le banditisme.