Il aura fallu 9 mois pour obtenir que des poursuites judiciaires soient engagées. En juin 2013, Liz était violée et battue par six hommes, alors qu'elle revenait des funérailles de son grand-père à pied. Elle en avait reconnu certains, qui avaient été simplement condamnés à couper la pelouse du commissariat du coin.
L'adolescente, circulant en fauteuil roulant, sa colonne vertébrale ayant été atteinte, s'était confiée à un quotidien local, le Daily Nation. Et la publication de son récit avait provoqué une levée de boucliers. Fin octobre, une pétition lancée par l'organisation Avaaz avait récolté un million de signatures et une manifestation avait eu lieu à Nairobi pour appeler à un procès.
Depuis, des organisations de la société civile, dont l'organisation Covaw, coalition contre les violences faites aux femmes, tentait de faire pression sur les autorités judiciaires, affirmant que les preuves médicales récoltées étaient suffisantes pour engager des poursuites. La décision du procureur est une victoire.
Le cas de Liz a illustré le parcours du combattant pour les victimes de viols au Kenya qui cherchent à obtenir justice. Si plus de 2 000 viols ont été enregistrés pendant les violences postélectorales de 2007-2008, il n'y a eu, cinq ans plus tard, qu'une dizaine d'inculpations.