Salut militaire, ambiance solennelle. Un à un, les 39 soldats se sont levés pour répondre à l’appel de leur nom. Installés sur des chaises en plastiques, à droite de la salle, tous sont en tenue militaire, le béret vert vissé sous l’épaulette gauche, l’air plutôt détendu, encadrés par des soldats en arme. Difficile de deviner leurs pensées. L’un d’entre eux tourne ses paumes vers le ciel et prie. Juste derrière, une dizaine de leurs épouses sont venues, souvent avec un bébé dans les bras.
Les bancs des parties civiles sont vides
C’est dans une cathédrale que le procès a été spécialement délocalisé pour des raisons de place. A l’ouverture, ce mercredi matin, les chaises où doivent s’assoir les victimes sont restées vides. Seuls quelques journalistes et activistes sont venus assister au procès public. Près de la porte, il y a quelques banderoles. « Non à l’impunité », peut-on lire sur l’une d’entre elles.
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A l’ouverture de ce procès, les inquiétudes restent nombreuses. Sur l’impossibilité de faire appel d’abord. Une question soulevée par l’accusation ce mercredi matin. Les Nations unies s’inquiètent également de l’absence de possibilité de recours ou d’appel, un droit pourtant inscrit dans la Constitution congolaise.
Doute, aussi, sur l’instruction menée au pas de course, selon plusieurs sources, et sous la forte pression internationale. Des noms de militaires cités pendant les enquêtes ne figurent pas aujourd’hui parmi les prévenus. Sur les 39 accusés, 25 seulement sont poursuivis directement pour actes de viols, pillages et meurtres.