Le plan du gouvernement vise d'abord à recenser les milices, les évacuer. Dans un deuxième temps, il faudra les désarmer. Seulement, les milices de Misrata ont déjà quitté la capitale, avec un impressionnant arsenal de guerre, ceux qui ont vu l'interminable colonne de pick-up à la sortie de Tripoli peuvent en témoigner. L'Etat souhaite convaincre les milices d'intégrer l'armée ou la police. Il propose même un pécule à ceux qui préfèrent suivre des études ou créer une entreprise. Ces méthodes sont éprouvées de la part d'un Etat qui ne dispose d'aucun moyens coercitifs face aux récalcitrants.
Une armée impuissante
L'armée nationale, historiquement faiblement équipée, est composée de jeunes recrues en cours de formation. Deux bataillons ont certes patrouillé à Tripoli mardi 19 novembre, dans des blindés siglés. Mais cette première relève davantage du symbole que d'une affirmation effective de l'autorité de l'Etat.
De nouvelles manifestations sont prévues en fin de semaine pour exiger le départ d'autres milices, notamment la puissante brigade de Zintane. Il s'agit de rassemblements à risques, tandis que de nombreuses questions restent sans réponses. Qui va accueillir les brigades qui ne sont pas spécifiquement affiliées à des villes ? Et surtout qui remplira les tâches que l'Etat avait confiées à des milices pour le maintien de l'ordre et la surveillance des frontières ?