Pour la présidence togolaise, une poignée de main entre Faure Gnassingbé et François Hollande sur le perron de l'Elysée est la moindre des choses. Lomé estime l'avoir mérité. En effet, le Togo participe activement au règlement des conflits régionaux en Afrique de l'Ouest. Que ce soit au Mali, en Guinée Bissau, il a dépêché des soldats dans les missions de maintien de la paix.
Par ailleurs, la marine togolaise joue un rôle actif dans la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée. Lomé, bon élève régional, est aussi redevenu fréquentable ces dernières années. La commission « Vérité réconciliation » a permis un début d'examen de conscience sur les crimes commis sous le régime de Gnassingbé Eyadéma. Quant à la politique, les élections législatives de juillet dernier n'ont, certes, pas provoqué l'enthousiasme des Européens mais elles n'ont pas non plus soulevé de critiques virulentes.
Si Faure Gnassingbé a su avec habileté parer son régime d'habits plus convenables, pour les défenseurs des droits de l'homme, tout n'est pas autant rose. Si les violations des droits de l'homme ont diminué ces dernières années, la justice n'a pas fait son travail pour punir les auteurs des crimes les plus graves.
L'Acat, l'Action des chrétiens contre la torture, déplore notamment que depuis 2005 aucun militaire ou policier n'ait été condamné bien que la Commission « Vérité et réconciliation » ait dressé une longue liste de violation des droits de l'homme et de crimes commis.