Au Togo, des manifestants réclament le changement

Des milliers de Togolais sont descendus dans les rues de la capitale Lomé, mardi 12 juin à l'appel du collectif « Sauvons le Togo ». Lequel exige des réformes avant les prochaines élections. La manifestation d'abord pacifique, a manqué de dégénérer dans un affrontement nourri avec les forces de l'ordre. Des dizaines de blessés des deux côtés ont été comptabilisés.

La place de Deckon était noire de monde, malgré la fine pluie qui arrosait Lomé depuis l’aube. Les boutiques avaient baissé leurs rideaux, laissant la place aux manifestants. Ils étaient venus de partout et évoquent tous la même raison. « Nous demandons un vrai changement ! Nous voulons que le Togo soit un pays digne ! Si nous allons à l’étranger, si nous disons que nous sommes togolais, on nous dit : ‘ah ! voilà, c’est le voleur d’élections !’ C’est ça notre qualification », s'exclame l'un d'eux.

Pour ce changement, le gouvernement doit tirer les conséquences de cette mobilisation. Pour un autre manifestant, « ça signifie que le pouvoir doit prendre la mesure exacte de la déchirure qu’il y a entre lui et le peuple, et prendre les dispositions qui s’imposent ».

La mobilisation a failli dégénérer quand les forces de l‘ordre ont tiré des gaz lacrymogènes. Les affrontements ont fait beaucoup de blessés, y compris au sein des forces de l’ordre. La voiture d’une Française a été caillassée, et mardi soir, l’ambassade de France appellait ses citoyens à la prudence.

La nuit tombe sur Lomé, la pluie avait cessé mais les manifestants étaient toujours à la place Deckonn dans une ambiance entretenue par les rappeurs. Alors que certains se sont présentés sur Facebook sous le hashtag #occupylome, en référence aux mouvements "occupy" américains ou britanniques, certains manifestants affirmaient qu'ils comptaient rester là pendant trois jours.

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