Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
L’annonce du département d”Etat a coïncidé avec le début d’auditions sur Boko Haram par une commission de la Chambre qui s’inquiète des activités terroristes du groupe qui auraient fait jusqu’à 3 000 morts. Les autorités américaines pensent que le mouvement est affilié à Aqmi et à des groupes extrémistes au Mali.
Si jusqu’à présent Washington n’avait pas placé Boko Haram sur sa liste noire, c’est qu’il le jugeait peu dangereux pour les Etats-Unis. Toutefois maintenant qu’il étend ses attentats au-delà des frontières nigérianes et s’attaque à des organisations internationales telles que l’ONU, les Américains s’inquiètent de devenir à leur tour la cible des jihadistes nigérians. D’où la décision de les mettre sur leur liste noire, ce qui les prive de tout accès aux banques américaines, de toute transactions commerciales avec les Etats-Unis, gèle leurs avoirs, et leur interdit l’entrée sur le territoire américain.
La décision prise hier par le département d’Etat a fait l’objet d’un débat ardu, certains redoutant que la mesure n’incite Boko Haram à attaquer l’Amérique, et d’autres craignant que cela n’encourage le gouvernement nigérian à accentuer une répression excessive dénoncée par les organisations des droits de l’homme.