« Si les Sud-Africains ne votent pas, nous allons le regretter, les " Boer " vont reprendre le pouvoir ». Les propos ont été tenus par Cyril Ramaphosa, vice-président de l’ANC en campagne le week-end dernier dans le nord du pays. Il répondait à une mère de famille au chômage, qui expliquait qu’elle était déçue par l’ANC et n’irait pas voter aux prochaines élections.
Les propos de Ramaphosa ont aussitôt été repris par la presse et les réseaux sociaux. Plusieurs partis d’opposition ont estimé qu'ils étaient déplacés, et qu’il était irresponsable d’agiter la haine raciale pour tenter de gagner des votes.
Mais pour Keith Khoza, porte-parole de l’ANC, ces paroles ont été mal interprétées : « Je pense que c’est manquer d’honnêteté que de dire qu’il s’agit d’un commentaire raciste. Nous utilisons régulièrement le mot " Boer ", et tout le monde comprend ce que nous voulons dire. Quand nous parlons de " Boer ", nous voulons dire les anciens de l’Apartheid, pas les Blancs. »
Aujourd’hui, l’affaire fait des vagues. A six mois de l'élection présidentielle, l’ANC tente-t-elle d’utiliser la carte raciale ? En tout cas, certains Sud-Africains sont déçus du comportement de Cyril Ramaphosa, un modéré, et le protégé de Nelson Mandela. Il est vu comme le possible successeur à l’actuel président Jacob Zuma.