Avec notre envoyé spécial à Antananarivo,
Les premières estimations partielles sont diffusées au compte-gouttes par la Cénit. Au milieu de la nuit, les résultats de trois bureaux de vote avaient été transmis, la Commission électorale a visiblement choisi d’avancer pas à pas. Le processus en cours est assez complexe.
Dans chaque bureau de vote - il y en a 20001 -, les agents doivent le plus rapidement possible scanner le procès verbal, le document officiel où sont inscrits les résultats. Ils doivent ensuite l’envoyer via des connections internet sécurisées au niveau du centre de comptage de la Cénit. Tous les résultats qui seront donnés ne sont d’ailleurs pas définitifs.
Le code électoral malgache dispose que chaque procès verbal doit être rapatrié dans la capitale pour un contrôle final. Dans ces conditions, il est impossible pour le moment de donner une tendance fiable des résultats de ce premier tour.
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Au niveau de la capitale, dans les bureaux de vote hier, les supporters de Robinson Jean-Louis, le candidat soutenu par l’ex-chef d’Etat Marc Ravalimanana, se sont emballés au fur et à mesure du dépouillement des bulletins. Néanmoins, il faudra suivre de près l’évolution de cette tendance. Car si le vote, dans la capitale, est important, il n’est pas représentatif de la carte politique de Madagascar.
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■ ZOOM : Vote dans le calme à Tamatave
Avec notre correspondante à Tamatave,
Malgré quelques cafouillages techniques le matin, tout est ensuite rentré dans l’ordre à Tamatave. Les électeurs et les votants attendent désormais les premières estimations.
Dépouillement animé dans cette école publique de la périphérie de Tamatave : il est 20h30, alors qu’en centre ville, les bureaux ont fini le dépouillement depuis une heure, ici on commence le travail. Les spectateurs se pressent aux fenêtres sans vitres des salles de classes. Des jeunes, des enfants sont venus faire la fête.
Au milieu, la commissaire de la Cénit, Maria, tente d’expliquer la procédure aux membres du bureau de vote : « Il y avait deux bureaux de vote ici. Ils ont fini le dépouillement du premier, ils procèdent maintenant à celui du deuxième. »
Des cafouillages techniques, il y en a eu. Des bureaux ouverts en retard, des matériels non acheminés. Mais globalement, l’élection s’est déroulée dans le calme, comme le résume Pierrette Rambelson, membre d’un bureau de vote dans le quartier populaire d’Andranomadio : « Cela s’est passé normalement, il n'y a pas eu de problèmes, beaucoup de gens ont voté. Pourquoi ? Parce qu’ils veulent sortir de la crise peut-être. Tu vois, les Malgaches sont vraiment en difficulté en ce moment ».
En finir avec la crise, qui frappe aussi cette ville portuaire, c’était le maître-mot des électeurs. Et pour cela ils ont su manier le bulletin unique, utilisé pour la première fois à Madagascar. Il y a d'ailleurs très peu de bulletins nuls. Les résultats émanant des campagnes enclavées arriveront à partir d’aujourd’hui en hélicoptère.