Avec notre envoyé spécial à Antananarivo et notre correspondante à Tamatave,
A Antananarivo, les premiers votes se déroulent dans une bonne ambiance. Les électeurs font la queue et déposent leurs bulletins, malgré quelques retards. Une machine qui s'est rapidement dégrippée, instaurant un bon rythme de vote dans les bureaux visités par l'envoyé spécial de RFI.
« Nous devons voter pour mettre fin à la transition, pour avoir un bon président, légitime », raconte un ancien. Un jeune étudiant rêve lui « d’un renouveau, d’une économie relancée, car le pays est au bord du gouffre ».
→ A (RE)LIRE : Présidentielle malgache: la campagne électorale a été riche en débats d'idées
Une attention particulière est portée à la lutte contre la fraude. « Ici, ça va. Il y a du monde, mais nous avons des craintes que le vote ne se passe pas bien dans les zones reculées », explique un fonctionnaire. Un commerçant conclut que « tout le monde est très vigilant car il y a un ras-le-bol général et l’avenir de Madagascar se joue aujourd’hui ».
Un mort et plusieurs incidents
Selon des sources gouvernementales, un chef de district a été tué à Benenitra, dans le sud du pays, en plein bureau de vote. Ce meurtre, dont les motifs restent inconnus, a semé la panique, les gens fuyant le lieu du drame.
D'autres incidents ont eu lieu, à Bezaha, dans le Sud, où une personne a été enlevée ; ainsi qu'à Tsaratanana, dans le Nord, où un bureau de vote a été incendié.
Cafouillages à Tamatave
Au centre de Tamatave, grande ville de l'Est malgache, la correspondante de RFI a pu assister à l'ouverture des premiers bureaux de vote. Plusieurs n'avaient pas ouvert à l'heure, dans d'autres, il manquait de l'encre indélébile ou même une urne.
Tout semble cependant rentrer dans l’ordre petit à petit. Les délégués de quelques candidats sont présents, ainsi que des observateurs nationaux. En début de matinée, les électeurs ne sont pas encore très nombreux devant les bureaux : cinq ou six après trois heures d'ouverture devant chaque bureau. Ce sont les électeurs les plus motivés, bien sûr, qui se sont levés tôt pour venir. L’un d'eux explique ainsi qu’il était là pour la sortie de crise, une crise qui a touché aussi cette ville portuaire de la côte est.
Une situation qui n'est cependant pas systématique puisque dans un autre quartier, plus populaire, la correspondante de RFI a pu observer le bon déroulement de l'ouverture des bureaux. Malgré quelques retards, les gens font la queue, munis de leurs cartes d'électeurs, alors que la chaleur de la journée s’installe.
Cartes d'électeurs et bulletin unique
Dans les bureaux, on trouve des piles de cartes non distribuées qui attendent les électeurs inscrits ne les ayant pas reçues à domicile. Certains électeurs ont pu aussi voter avec leur carte d’identité nationale uniquement, ce problème des cartes d’électeurs non distribuées étant l'une des sources de confusion de cette élection.
→ A (RE)LIRE : Présidentielle malgache: le bulletin unique en question
Autre appréhension : la maîtrise du bulletin unique. On vote ici pour la première fois avec un seul bulletin pour 33 candidats. A l’entrée de plusieurs bureaux de vote, des assesseurs expliquent aux électeurs, à partir d’un fascicule vierge, comment voter, comment plier la grande feuille et comment la glisser dans l’urne. C’est donc l’éducation électorale qui continue, in extremis, avant le vote.