Présidentielle malgache: pas d'incidents justifiant des contestations selon la Cénit

Le premier tour de la présidentielle malgache se déroule dans un climat relativement serein, ce vendredi 25 octobre. Les électeurs, à la mi-journée, sont de plus en plus nombreux à faire la queue, en attendant le moment d'exprimer leurs espoirs dans les urnes. Ici et là, de menus incidents compliquent la situation mais la commission électorale se dit convaincue que le vote se déroule globalement bien.

Avec notre envoyé spécial à Antananarivo et notre correspondante à Tamatave,

Plus les heures passent et plus les files d’électeurs s’allongent à Antananarivo. Habitués à se présenter dès l’ouverture des bureaux de vote, les Malgaches ont visiblement changé leurs habitudes pour ce scrutin.

Scrutin qui se déroule dans une ambiance bon enfant malgré les temps d’attente : il faut parfois plus de cinq minutes pour retrouver les noms dans les listes électorales. Et c’est donc sous un soleil de plomb, dans la poussière soulevée par les vents d’est, que les électeurs prennent leur mal en patience.

« Je veux voter pour mon pays, pour le changement, pour avoir un vrai président », explique ainsi un jeune étudiant. « S’il faut attendre, nous attendrons. Nous voulons mettre fin à la crise », ajoutent une commerçante et son mari. Il est déjà prévu de laisser les bureaux ouverts après 17 heures, heure locale, si des électeurs sont toujours dans les files d’attente.

Même ambiance à Tamatave, où le vote s'est déroulé dans le calme, même si on note quelques réclamations au niveau de la liste électorale. La représentante de la Cénit a confirmé que certaines personnes s’étaient plaintes de ne pas figurer sur les listes. « Ils auraient du vérifier eux-mêmes les listes ces derniers mois », dit-elle, quant à ceux qui ont leur carte d’électeur mais qui ne trouve pas leur nom « ils se sont sans doute trompé de bureau de vote dans l’engouement de cette élection ».

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Des incidents mineurs selon la Cénit

Au niveau du déroulement, la Cénit, la commission électorale, et la mission des observateurs de l’Union européenne, reconnaissent quelques couacs. Par exemple des électeurs en possession de leur carte électorale ne sont pas sur les listes.

L’utilisation du bulletin unique, une première ici à Madagascar, est un peu compliquée pour les anciens et les illettrés. Et puis le bulletin, qui tient sur une page de format A3, pose problème : les urnes se remplissent en effet trop vite et dans certains bureaux, il va falloir en amener d’autres.

Tous ces problèmes sont déjà considérés comme mineurs par la Cénit qui balaye, pour le moment, toute possibilité de recours sur ces incidents.

Questions autour d'un meurtre

D'autre part, selon des sources gouvernementales, un chef de district a été tué à Benenitra, dans le sud du pays, en plein bureau de vote. Ce meurtre, dont les motifs restent inconnus, a semé la panique, les gens fuyant le lieu du drame. Aucun lien n'est pour l'heure directement établi avec le déroulement du scrutin.

D'autres incidents ont eu lieu, à Bezaha, dans le Sud, où une personne a été enlevée, ainsi qu'à Tsaratanana, dans le Nord, où un bureau de vote a été incendié.

Bonne affluence

Difficile enfin de donner un taux de participation à la mi-journée. Dans les bureaux de vote où se sont rendus les journalistes de RFI, entre 20 % et 30 %, voire parfois 40 %, des inscrits sont déjà venus voter.

Ici et là, des bureaux de vote ont ouvert après l'heure légale, en début de journée. Des assesseurs en retard ou des manques de matériels ont ainsi ralenti le processus. Des électeurs n'ayant pas leur carte d'identité sur eux ont de plus été invités à repasser dans certains bureaux de vote, les consignes ayant été mal comprises par de nombreux électeurs.

 

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