Des masques, mais aussi des colliers, des pendentifs, une chaise sculptée ou encore un étrange instrument à vent : l'exposition du musée Dapper rappelle l'importance des rites d'initiation ou de passage, en Afrique. Passage vers l'âge adulte, quand les adolescents deviennent des hommes, ou porte d'accès au pouvoir.
Si les rituels diffèrent d'une région à l'autre, le parcours initiatique est souvent le même : l'entrée dans le bois sacré, l'isolement, les scarifications, parfois des cérémonies de mort symbolique, ... et le retour dans la communauté, auréolé d'un nouveau pouvoir.
Devins et autres sorciers
Les pièces viennent de la collection du musée Dapper, mais surtout du musée royal de l'Afrique Centrale de Tervuren, en Belgique, l'un des plus riches du monde, qui doit fermer pour rénovation. Elles ont été collectées à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, quand les colons étaient obligés, par décret royal, de ramener des objets en Belgique.
Depuis, difficile de savoir dans quelle mesure ces rituels perdurent. Les rumeurs les plus folles courent sur tel ou tel chef d'Etat, qui aurait été « initié » par ses pairs. Les devins et autres sorciers, eux, restent discrets. L'évangélisation et l'exode rural ont mis à mal les cultures anciennes. Sans parler des conflits qui minent l'est de la RDC, et qui engloutissent les hommes, les femmes, et la mémoire des peuples de la région.
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Initiés, bassin du Congo, du 9 octobre jusqu’au 6 juillet 2014 au musée Dapper, Paris.