Sur l'île de Nosy Be, dans le nord de Madagascar, l'enquête se poursuit après les lynchages de trois hommes. Les gendarmes ont procédé ce lundi 7 octobre à de nouvelles arrestations. Au total, trente-cinq personnes ont été interpellées depuis les faits jeudi dernier. Un Français, Sébastien Judalet, et un Franco-italien, Roberto Gianfala avaient été lynchés le matin par une foule en colère qui les accusait d'avoir tué un enfant. Le soir, c'était au tour d'un Malgache connu sous le nom de « Zaidou », présenté comme leur complice et comme étant l'oncle de l'enfant mort. Notre envoyé spécial à Nosy Be s'est rendu dans l'hôtel qu'occupait le Français sur l'île. C'est dans sa chambre qu'il a été interrogé par un groupe d'habitants quelques heures avant sa mort. Sébastien Judalet avait plusieurs fois dit au patron de l'hôtel qu'il se sentait menacé de mort.
Monsieur Joel est le propriétaire de l'hôtel dans lequel logeait Sébastien. L'hôtelier connaissait aussi le Malgache tué par la foule. Sébastien fréquentait le Malgache qui, selon le propriétaire de l'hôtel, avait une mauvaise réputation. Il regrette de ne pas l'avoir dit à Sébastien qu'il considérait comme un client honnête.
Pour l'hôtelier, il est impossible que Sébastien ait pu faire une chose pareille. « Non ! Non ! Je ne crois pas, s'écrie-t-il presque. Même sa façon de parler, c'était tout en douceur. C'est atroce ce qui lui est arrivé, c'est une tragédie ! »
L'homme regrette qu'il n'ait pas pris le temps de discuter calmement avec Sébastien pour savoir pourquoi ce dernier avait tellement peur. « Je pense que c'est Zaidou le Malgache, ajoute-t-il, qui le manipulait. »
Monsieur Joel lui-même a failli être lynché par la foule, parce qu'il hébergeait Sébastien.