Avec notre envoyé spécial à Nosy Be
Ce vendredi, vers 19h00, heure locale, tous les ressortissants français, à Madagascar, ont reçu un texto du consulat de France où il était écrit : « Couvre-feu à Nosy Be, de 21h00 à 4h00, heure locale. Le respecter impérativement ».
Ce texto a été suivi – et cela est extrêmement rare – d’un autre message émis par l’ambassadeur de France à ces mêmes ressortissants français, à Madagascar, où il était écrit : « Je suis à vos côtés en ces moments difficiles ».
Il se trouve que le paradoxe, ici, c’est que la journée à Nosy Be a été très calme, ce vendredi. Les commerces ont rouvert et il y avait des touristes, des résidents étrangers dans les rues et dans les cafés.
Par ailleurs, vers midi, ce même vendredi, à l’endroit exact où l’homme malgache a été lynché par la foule – jeudi – des habitants du quartier sont venus nous parler spontanément et en nombre. Les gens nous disaient qu’ils n’ont rien contre les étrangers ou encore les Européens. Ils reconnaissent d’ailleurs qu’ils vivent tous du tourisme depuis des décennies et que les deux Européens tués l’ont été « parce qu’ils avaient commis un crime horrible », selon leurs termes.
Les derniers développements de l'enquête
L’enquête se poursuit dans l’île touristique malgache. Plusieurs éléments sont déjà connus. Il y a, d’abord, le dernier bilan des arrestations qui ont été effectuées, ce vendredi, et qui fait état de 14 personnes arrêtées. Selon les responsables de la gendarmerie, il s’agirait de personnes qui ont participé aux émeutes contre la caserne des gendarmes – mercredi soir – et deux personnes qui ont assisté aux différents lynchages, sans plus de précisions.
Toutefois, les effectifs militaires ont été renforcés à Nosy Be où plus de 100 gendarmes sont venus en renfort, depuis Diego Suarez, la grande ville du nord de Madagascar.
Et enfin, concernant les rumeurs de trafic d’organes, il n’y a toujours aucune confirmation officielle. La gendarmerie dit, désormais, attendre les conclusions du médecin légiste chargé de pratiquer l’autopsie sur le corps de l’enfant retrouvé mort, jeudi matin.