Devant la gendarmerie, il reste encore des traces de l’émeute qui a eu lieu mercredi soir, la carcasse d'un camion brûlé et le goudron de la rue, encore noir à cause des barricades en flammes. Samedi, le calme est revenu. Une quinzaine de personnes regardent le bâtiment, c'est la famille de l'une des 19 personnes arrêtées.
Un membre de la famille se demande pourquoi son neveu arrêté sur dénonciation, est en prison, tandis que la famille de l'enfant retrouvé mort, qui a revendiqué les lynchages, n'est pas inquiétée : « La population a soutenu ces parents là, dit-il. Mais ces parents là ne se sont même pas inquiétés, n'ont pas demander à la police d’enquêter. On a des innocents qui sont là, et on ne sait pas pourquoi. Il paraît qu’il y a beaucoup de vidéos des faits qu’on peut acheter. On y voit qui a fait les investigations de tout cela. Mais, il faut d’abord trouver les coupables. Sur les vidéos, je ne vois aucune personne parmi celles qui sont arrêtées ».
Les vidéos des lynchages des deux Européens et du Malgache s'achètent ici, entre deux, et cinq euros.
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Enregistrements
Les enregistrements que RFI et l’AFP, l'agence France presse, ont pu se procurer, sont à prendre avec précaution. Il y a une douzaine de pistes différentes dans lesquelles on peut entendre le Français puis le Franco-italien, être interrogés par plusieurs hommes et une femme, quelques heures, avant leur mort.
Pour le moment, on a pu analyser les enregistrements du Français, qui est seul face à ses interrogateurs, il demande la présence du Franco-italien et du Malgache parce qu'il dit qu'ils « savent sûrement quelque chose».
Il dit qu'il pense que le Franco-italien et le Malgache détiennent des enfants, dans une idée de chantage aux familles. Le Français dénonce un « complot contre lui ». Et quand ses interrogateurs l'accusent de pédophilie, il nie, parle de sa fille, et pleure…