Coups de matraque distribués à la pelle et tirs de gaz lacrymogène : la réponse du pouvoir a été à la hauteur de la promesse faite jeudi 26 septembre, par le gouverneur de l'Etat de Khartoum qui affirmait la détermination des forces armées « à frapper d'une main de fer ».
A peine la prière du vendredi achevée, les quelques manifestants, qui commençaient à peine à se regrouper, ont été dispersés sans ménagement.
S'en est suivi un vent de panique, chacun cherchant à se réfugier où il pouvait. Selon des témoignages recueillis par RFI, plusieurs personnes auraient été piétinées dans la bousculade et certaines seraient gravement blessées.
Il faut dire que le pouvoir, resté muet depuis le début des événements, a préféré tuer dans l'œuf l'appel à la coalition de toute l'opposition lancé hier par l'un de ses leaders, l'ancien Premier ministre Sadek Al-Mehdi.
L’appel a été relayé par « L'alliance des jeunes de la révolution soudanaise » qui demande « au peuple soudanais de poursuivre sa révolution », et qui exige « la démission du président Omar el-Béchir ».
Le maillage de Khartoum était donc sans précédent, à la hauteur du risque. La police était déployée partout, épaulée à certains endroits par l'armée.
Par ailleurs, « 600 personnes ont été arrêtées pour leur participation aux actes de vandalisme et seront jugées la semaine prochaine », a annoncé, dans un communiqué publié vendredi 27 septembre au soir, le ministère soudanais de l’Intérieur.