La capitale soudanaise, Khartoum, est effectivement sous haute surveillance. En prévision de nouveaux rassemblements, la police s'est déployée en force, épaulée à certains endroits par l'armée. Les soldats sont postés autour de certains bâtiments officiels, notamment ceux de la Compagnie de l'électricité.
Les militaires gardent également les stations-services encore ouvertes et devant lesquelles continuent de s'allonger des files de voitures. Elles ont été récemment prises pour cibles par les manifestants qui en ont incendié plusieurs.
En ce jour férié, la circulation est fluide et les habitants se pressaient ce matin pour acheter surtout des denrées alimentaires dans les magasins restés ouverts, en cas d'aggravation de la situation. Tout est à craindre : le parti Oumma de l'ex-Premier ministre Sadek al-Mahdi, l'un des piliers de l'opposition, a appelé ses membres à participer aux manifestations et « le peuple soudanais à intensifier les protestations » juste après la prière de ce vendredi.
La réponse du pouvoir, qui est resté discret depuis le début des évènements, ne s'est pas fait attendre. Elle est plus que claire. Le gouverneur de l'Etat de Khartoum réaffirme la détermination des forces armées « à frapper d'une main de fer tous ceux qui s'attaquent aux propriétés publiques ou aux biens des particuliers ».