Soudan: Khartoum sous haute surveillance

La contestation continue au Soudan. D’importantes manifestations provoquées par la levée des subventions sur les carburants ont eu lieu. Un mouvement populaire réprimé : les organisations de défense des droits de l'homme dénoncent notamment des tirs délibérés de la part des autorités sur les manifestants. On dénombrerait au moins 50 morts depuis le début de la protestation. Le mouvement doit se poursuivre ce vendredi 27 septembre, jour de prière, même si le déploiement des militaires et des forces de l’ordre à Khartoum est impressionnant.

La capitale soudanaise, Khartoum, est effectivement sous haute surveillance. En prévision de nouveaux rassemblements, la police s'est déployée en force, épaulée à certains endroits par l'armée. Les soldats sont postés autour de certains bâtiments officiels, notamment ceux de la Compagnie de l'électricité.

Les militaires gardent également les stations-services encore ouvertes et devant lesquelles continuent de s'allonger des files de voitures. Elles ont été récemment prises pour cibles par les manifestants qui en ont incendié plusieurs.

En ce jour férié, la circulation est fluide et les habitants se pressaient ce matin pour acheter surtout des denrées alimentaires dans les magasins restés ouverts, en cas d'aggravation de la situation. Tout est à craindre : le parti Oumma de l'ex-Premier ministre Sadek al-Mahdi, l'un des piliers de l'opposition, a appelé ses membres à participer aux manifestations et « le peuple soudanais à intensifier les protestations » juste après la prière de ce vendredi.

La réponse du pouvoir, qui est resté discret depuis le début des évènements, ne s'est pas fait attendre. Elle est plus que claire. Le gouverneur de l'Etat de Khartoum réaffirme la détermination des forces armées « à frapper d'une main de fer tous ceux qui s'attaquent aux propriétés publiques ou aux biens des particuliers ».

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