Le Kenya partagé entre le deuil et l’inquiétude après l'attaque du Westgate

Le Kenya reste sous la menace des islamistes shebabs. L'un de leurs chefs lance cet avertissement : l'attaque du centre commercial qui s'est terminée dans le sang est un message à tous ceux qui ont soutenu l'invasion kényane en Somalie. Le bâtiment du Westgate à Nairobi est lui toujours interdit à la presse et les habitants suivent de près le déblayage des lieux.

Le trafic a été rouvert, ce jeudi matin, devant le centre. Les Kényans défilent pour venir voir ce qui se passe. Le « mall » est toujours fermé, entouré d’un périmètre de sécurité. A l’intérieur, les équipes continuent leurs recherches.

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Mercredi soir, des experts américains, britanniques, allemands et canadiens se sont joints aux opérations. Ils cherchent des corps - 70 personnes sont toujours portées disparues - et également des indices permettant d’identifier le commando. Des biologistes examinent et font des prélèvements à la recherche d’indices. Ils essayent notamment de trouver des traces d’ADN pour tenter de retrouver celui des assaillants.

Des familles attendent devant la morgue

A la morgue principale de Nairobi, cinq jours après l’attaque, il y a encore des familles qui attendent de pouvoir récupérer les dépouilles de leurs proches. Plus tôt dans la journée, une femme s’est effondrée en larmes. Chaque jour, elle vient pour tenter de récupérer le corps de son neveu, Christopher, 26 ans, tué samedi d’une balle dans la tête et d'une autre dans le ventre alors qu’il accompagnait un ami au centre de Westgate. Chaque jour, on lui demande de patienter. « Le corps ! Je veux le corps ! », crie-t-elle.

Des équipes de la Croix-Rouge sont présentes pour porter assistance. Des psychologues sont également à la disposition des familles des victimes. L’une d’elles confie que les familles sont en colères contre les shebabs qui ont tué autant d’innocents.

De nouvelles menaces

Le leader des islamistes somaliens, Ahmed Abdi Godane, a de nouveau revendiqué cet assaut, menaçant le Kenya d’autres attaques si le pays ne se retire pas de la Somalie. Ce jeudi matin, il y a un réel sentiment d’inquiétude. Dans la foule des badauds, certains sont venus de loin. Un monsieur a même fait près de 150 kilomètres pour voir ce qui se passait, déclarant que partout dans le pays, les gens sont inquiets de cette montée du terrorisme.


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A moins de 400 mètres du centre commercial de Westgate, se trouve un autre centre : le Sarit Center. Même taille avec ses quatre étages, un cinéma, un supermarché et une centaine de magasins. Le centre est ouvert, la sécurité y a été renforcée. On y voit quelques militaires qui patrouillent. Et les clients sont rares...

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