Des milliers de pompistes et de garagistes ont lancé leur mouvement de grève, ce lundi, pour réclamer une hausse des salaires. Environ 73 000 employés pourraient cesser le travail. Selon le Syndicat national des employés de la métallurgie (Numsa) les négociations avec les employeurs sont au point mort depuis juillet. Le patronat propose une hausse de 5,6 % des salaires, alors que Numsa réclame une augmentation à deux chiffres.
A Johannesburg, le mouvement de grève était peu suivi. De nombreuses stations services étaient ouvertes ce lundi. Il faut dire que Numsa n’est pas majoritaire dans cette branche et représente moins d’un quart des employés. Le secrétaire général adjoint de Numsa, Karl Cloete s’est toutefois dit satisfait, ajoutant qu’il ne s’agissait que du premier jour d’une grève illimitée.
Rivalités syndicales et élections prochaines
Dans tous les secteurs, syndicats et patronats négocient depuis plusieurs mois. Et comme chaque année, si ces discussions n’aboutissent pas, les grèves sont lancées à cette époque. Rien de nouveau, si ce n’est l’ampleur du mouvement. Certains analystes estiment que les grèves deviennent plus fréquentes, plus longues et plus intransigeantes.
La semaine dernière par exemple, le syndicat Num réclamait 60 % d’augmentation de salaire et son rival Amcu 150 % pour les mineurs d’or. Certains y voient une rivalité grandissante entre les deux syndicats qui les pousse à la surenchère pour s’attirer de nouveaux membres. Mais il y a également les élections générales de l’année prochaine qui sont propices à faire pression sur le gouvernement et obtenir des augmentations importantes. L’ANC, le parti au pouvoir, ayant besoin du vote des couches populaires.
En tout cas, les économistes s’inquiètent de l’impact des grèves sur la productivité. Le pays connait déjà une croissance moins élevée que prévue cette année. Ils s’inquiètent également que ces grèves ne ternissent l’image de l’Afrique du Sud à l’étranger et fassent fuir les investisseurs. La semaine dernière, le constructeur automobile BMW annonçait qu’il renonçait à développer un de ses sites de production à Pretoria après trois semaines de grève dans ses usines.