Afrique du Sud: les mineurs de Marikana sans argent pour témoigner du drame

En Afrique du Sud, la Cour constitutionnelle a décidé de rejeter la demande des mineurs de Marikana d’obtenir un financement de l’Etat qui devait leur permettre de témoigner avec l’assistance d’un avocat. En l’absence de fonds pour leur permettre de témoigner dans de bonnes conditions, les avocats des mineurs, mais aussi par solidarité des familles de victimes et du syndicat AMCU, le syndicat majoritaire sur le site, ont décidé de suspendre leur participation à la commission d'enquête. Le 16 août 2012, le jour où la police avait ouvert le feu à la mine de platine de Marikana - tuant 34 travailleurs grévistes - plus de 250 d'entre eux avaient été arrêtés. Et, parmi ces mineurs, figurent les témoins clé de la commission d’enquête sur le drame.

C’est un coup dur pour Dali Mpofu. Lors de la cérémonie de commémoration vendredi dernier, le 16 août, l’avocat des mineurs avait dit espérer que la Cour constitutionnelle trancherait en leur faveur. Une nécessité, selon lui, pour permettre à la commission d’enquête d’entendre tous les points de vue, et pas seulement ceux de la police ou de la compagnie minière Lonmin qui, au moment des faits, considérait que les mineurs en grève étaient armés et dangereux, ce que ces derniers démentent.

Mais voilà, la Cour constitutionnelle sud-africaine a estimé qu’elle ne pouvait pas trancher une question aussi urgente et a donc rejeté la demande. Reste donc deux options pour les mineurs. D’abord retourner devant la Haute Cour de justice qui avait débouté une première demande, là aussi sur une question de technique. Mais après la décision de la Cour constitutionnelle, il y a très peu de chance que cela aboutisse. L’option qui semble aujourd’hui la plus probable, c’est le recours à une donation privée. Dali Mpofu a dit hier lundi 19 août à la commission d’enquête espérer le déblocage d’une importante donation ce mardi dont il n’a pas précisé la provenance.

Manifestation

Les mineurs, eux, sont en colère et envisagent de marcher dans les prochains jours sur l’Union Buildings, l’ensemble de bâtiments qui abrite le gouvernement sud-africain, un gouvernement qu’ils accusent depuis le drame de Marikana de s’être rangé du côté de la police et même d’avoir organisé le massacre dont ils s’estiment victimes.

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