S'il ne fallait retenir que trois temps forts de cette journée, ce serait d'abord la lecture du nom des victimes et la minute de silence, aux environs de 16 heures (heure locale), soit l'heure à laquelle la fusillade a commencé l'an dernier.
Dali Mpofu, l'avocat des mineurs, a décrit cette fusillade en détail, depuis les premiers tirs à l'arme automatique sur la première colline où les mineurs s'étaient rassemblés en ce 16 août 2012, en attendant une rencontre avec la direction de Lonmin, la société qui exploite la mine de Marikana. Une réunion qui n'est jamais venue.
Et puis, d'un geste, l'avocat des mineurs a montré la deuxième colline en face de lui, où d'autres employés avaient trouvé refuge et sont morts d'une ou deux balles. Des tirs rapprochés, « les autopsies sont formelles », a lancé l'avocat, tandis que les mineurs de Marikana écoutaient en silence, le visage tendu, comme s'ils se souvenaient.
Les deux autres moments à retenir de cette journée sont plus politiques : le discours de Julius Malema, l'ex-enfant terrible de l'ANC, le parti au pouvoir, qui pourrait lancer son parti, l'Economic Freedom Fighters (EFF), la semaine prochaine.
Julius Malema n'a pas mâché ses mots. Il s'est adressé directement à Lonmin et au gouvernement, qu'il qualifie de « gouvernement de l'ANC ». « Vous avez du sang sur les mains, le sang d'innoncents et c'est pour ça que nous sommes là aujourd'hui », a lancé Julius Malema.
Quelques minutes plus tôt, à la même tribune, le président de Lonmin avait présenté ses excuses au mineurs, promettant de payer l'éducation des enfants de mineurs qui étaient décédés.
La journée s'est terminée par le discours de Joseph Mathunjwa, le président du syndicat à l'origine de la grève, l'Amcu. Cette semaine, en signe d'apaisement, Lonmin a en effet reconnu l'Amcu comme syndicat majoritaire.
M. Mathunjwa s'est dit prêt à lancer une grève nationale pour obtenir les 12 500 rands de salaire que les mineurs de Marikana réclamaient déjà l'an dernier. Car le conflit lui- même est loin d'être réglé. Le bras de fer avec les syndicats se poursuit. Pour preuve, l'ANC et le gouvernement ont décidé de boycotter les cérémonies.