Avec notre envoyée spéicale à Johannesburg,
L’attaque a eu lieu à deux pas des bureaux des deux syndicats rivaux, NUM et AMCU, mais la police se refuse à spéculer et dit poursuivre son enquête.
Cette fois, la victime est une femme, une déléguée locale du syndicat minier NUM. Ce n’est pas la première fois que de telles violences ont lieu à la mine de Marikana. Depuis le massacre de l'an dernier, il y a des assassinats presque chaque mois. Un véritable climat de terreur.
Des enquêtes sans résultats
En juin dernier, deux responsables de l’autre syndicat AMCU avaient été tués, l’un à Marikana de onze balles, l’autre dans la province du Limpopo, son corps en décomposition avait été retrouvé pied et poings liés.
Or, comme le déplore le syndicat NUM dans son communiqué, la police ne parvient jamais à faire aboutir les enquêtes sur ces assassinats. La police que les mineurs craignent et méprisent, depuis le massacre de Marikana. Car même si une commission d’enquête a été mise en place, elle peine à établir les responsabilités et les mineurs et leurs avocats considèrent qu’elle ne donne pas assez la parole aux victimes.
Guerre des syndicats ou coups montés ?
Le syndicat NUM, jusque-là prédominant sur ce site d’exploitation, a perdu du terrain face au jeune syndicat AMCU. NUM appartient à la COSATU, la grande centrale syndicale, allié de l’ANC, le parti au pouvoir. AMCU a profité de cette crise pour se faire le porte-parole des travailleurs de Lonmin et dénoncé les compromissions de son aîné.
Certains experts estiment que cette vague d’assassinats est le résultat de cette lutte de pouvoir entre les deux syndicats. D’autres pensent qu’il pourrait s’agir de coups montés pour exacerber les divisions et affaiblir les syndicats.