Centrafrique: coup d’envoi de la transition de 18 mois

La transition en République centrafricaine a démarré ce dimanche 18 août, avec la prestation de serment du président intérimaire Michel Djotodia. Cette phase va durer 18 mois, à l’issue desquels un scrutin démocratique doit être organisé. Deux chefs d’Etat africains, le Tchadien Idriss Déby et le Congolais Denis Sassou Nguesso, ont pris part à cette investiture.

La cérémonie d’investiture de Michel Djotodia à la tête de la transition centrafricaine a commencé avec un léger retard, lié à l’arrivée des présidents du Congo-Brazzaville et du Tchad, invités à cette cérémonie. Denis Sessou Nguesso était présent en sa qualité de médiateur de la crise en Centrafrique. Idriss Déby, comme président de la Communauté économique de Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), qui a une mission militaire en Centrafrique.

C’est devant les membres de la Cour constitutionnelle de transition que le nouveau président centrafricain a prêté serment. La main gauche posée sur la Charte constitutionnelle et la main droite levée, Michel Djotodia a juré, « devant Dieu et devant la nation, d’observer scrupuleusement la Charte constitutionnelle de transition, de garantir l’indépendance et la pérennité de la République. »

Outre les présidents congolais et tchadien, qui ont donc fait le déplacement à Bangui, on notait aussi la présence du corps diplomatique accrédité en Centrafrique. Un important dispositif militaire avait été déployé pour sécuriser le siège de l’Assemblée nationale, où la prestation de serment a eu lieu.

Dans son discours de circonstance, Michel Djotodia a reconnu la délicatesse de sa mission à la tête du pays. Il a promis de tout mettre en œuvre pour aboutir à une transition apaisée. Il a également promis la tolérance zéro pour les auteurs de crimes et autres violations des droits humains.

« Je vous affirme qu’il n’y aura plus de place pour l’impunité, car l’on ne saurait construire un Etat de droit sans la justice. A cet effet, tous les auteurs - et ceci sans exception - des crimes et délits seront systématiquement traduits en justice et sévèrement sanctionnés », a déclaré Michel Djotodia.

Et le nouveau président de transition d'enfoncer le clou en annonçant la création d’un fonds pour l’indemnisation des victimes de la crise. « Un fond d’indemnisation au profit des victimes innocentes sera mis en place. D’ores et déjà, les auteurs des crimes contre l’humanité perpétrées lors des derniers évènements, qui sont déjà appréhendés, seront traduits à la plus prochaine session criminelle », a annoncé M. Djotodia.

Du pain sur la planche, avec également la réforme du secteur de sécurité, celle de l’administration, et la relance de l’économie. Beaucoup de choses à faire en peu de temps.

Pendant ce temps dans les rues de la capitale centrafricaine, le calme est revenu, après les crépitements d’armes qui ont été entendus dans plusieurs quartiers dans les premières heures de la matinée ce dimanche. Le bilan provisoire fait état d’un mort et de deux personnes blessées.

Cependant, le quartier Boy-Rabe, réputé proche de l’ancien président François Bozizé, s’est vidé de ses habitants à la tombée de la nuit, à cause de rumeurs d’attaque des éléments de la Seleka.

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