France: disparitions inquiétantes de deux prostituées nigérianes

Depuis le 15 juillet 2013, le parquet de Lille, dans le nord de la France, mène une enquête concernant la disparition de deux prostituées d’origine nigériane. La première a disparu le 15 mars, la deuxième le 5 juillet.

Les deux jeunes femmes se prostituaient au même endroit, dans le Vieux-Lille, à quelques mètres du palais de justice. Selon des témoins, chacune d'elles serait montée en voiture avec un client pour aller en direction de Douai. Depuis, elles n’ont donné aucun signe de vie.

Bernard Lemettre, de l’association abolitionniste le Mouvement du nid, est très inquiet. Il connaissait bien les deux jeunes femmes qui fréquentaient sa permanence et qui voulaient quitter la prostitution : « On peut tout imaginer dans cette histoire. On peut penser à un tueur en série ou quelqu’un qui les séquestre. J’ai l’habitude de dire qu’il n’y a pas de bon client dans la prostitution. Même le plus doux peut devenir violent ».

Sur plus de 200 personnes suivies par le Mouvement du nid, 119 sont Africaines. La plupart viennent du Nigeria. Vendues par leurs proches ou attirées par des promesses, elles sont victimes de réseaux de proxénètes. « Elles sont téléguidées dès le départ, explique Bernard Lemettre. On leur donne l’illusion que la personne qu’elles ont rencontrée dès le départ va leur permettre d’étudier, leur donner un travail. Quand elles arrivent, elles découvrent l’horreur du problème. C’est toujours l’éternelle histoire du trafic d’êtres humains. Cela s’inscrit dans des pratiques esclavagistes ».

D’après les sources policières, les réseaux nigérians de proxénétisme sont en pleine expansion. Ils tiennent sous leur coupe un tiers des prostituées de rue en France.

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