« Terroristes ». Le terme apparaît de plus en plus souvent dans la bouche des officiels malgaches pour qualifier les dahalos, les voleurs de zébus à Madagascar. Selon le Colonel Lylyson, responsable controversé de la dernière opération anti-dahalos menée fin 2012, ces voleurs de zébus sont des « terroristes » car « ils pillent les habitations et les richesses des populations civiles ».
« Je remercie les forces de l'ordre, je les encourage. Non seulement les forces de l'ordre, mais aussi les fokonolona [les villageois, ndlr]. S'ils sont attaqués, ils ont le droit de se défendre. On n'a pas à les blâmer », a de son côté déclaré Florent Rakotoarisoa, le ministre malgache de l'Intérieur.
Des propos tenus ce jeudi 1er août, au lendemain d’affrontements meurtriers entre des villageois et les forces de l'ordre d'un côté et des dahalos de l'autre. Plus de 70 personnes ont été tuées, selon un bilan encore provisoire donné par la gendarmerie. Ces affrontements ont eu lieu près du grand port du sud-est malgache, Fort-Dauphin. La région où sévissait, il y a un an, le bandit Remenabila, qui avait provoqué deux opérations militaires en moins d'un an dans le sud du pays.
Aucun renfort depuis un an
Mais Florent Rakotoarisoa n'a pas répondu à cette question : pourquoi seulement quatre gendarmes étaient en poste dans la commune la plus proche du lieu de l'attaque, alors que cette même région a été le théâtre d'affrontements meurtriers il y a un an ?
Un officiel régional joint par RFI confirme n'avoir jamais reçu de renforts depuis un an, malgré ses demandes. Sur place, des habitants seraient encore en train de rassembler des corps. Le bilan pourrait s'élever, selon une source administrative, à plus de 100 morts, soit l'affrontement le plus meurtrier depuis des années.