Le Jubaland, dont Ahmed Madobe se revendique le président, est censé rassembler trois régions, mais celles-ci sont loin d’être totalement contrôlées par sa milice Ras Kamboni. Le mouvement shebab contrôle encore une grande partie du Moyen et Bas Juba et dans le Gedo un gouverneur, Mohamed Abdikhalil a été nommé par le gouvernement fédéral.
Mosaïque clanique
S’il est vrai que traditionnellement, le groupe qui contrôle Kismayo peut prétendre avoir la main sur le Jubaland, il n’en reste pas moins que cette zone du sud du pays très fertile et potentiellement riche en pétrole accueille une mosaïque clanique particulièrement complexe par rapport à d’autres régions plus homogènes. Depuis le début des années 90, la ville portuaire a donc changé de main à de nombreuses reprises.
Un autre facteur de cette crise, c’est l’ambiguïté de la Constitution provisoire. Ce texte, adopté l’année dernière est cité tant par le gouvernement à Mogadiscio que par la milice Ras Kamboni d’Ahmed Madobe afin de justifier leurs positions qui restent antagonistes. Enfin, le port de Kismayo représente une très importante source de revenus et a permis notamment au mouvement shebab de 2008 à 2012 de financer une grande partie de ses activités.