La demande a d’abord été faite par des voies diplomatiques puis publiquement notamment à travers le compte Twitter de l’armée kényane le 23 octobre. Une pétition signée le 22 octobre par trente hommes d’affaires somaliens demande la levée temporaire de l’interdiction pour une période de sept mois afin d’écouler un stock de quatre millions de sacs de charbon.
Selon plusieurs analystes, cette requête présente plusieurs dangers, d’une part certains commerçants impliqués dans l’exportation du charbon, sont liés aux shebabs qui pourraient bénéficier de la levée de l’interdiction.
Mais il y a une dimension politique. Au sein du gouvernement kényan plusieurs personnalités influentes d’origine ogaden, le ministère de la Défense ou encore le président adjoint de l’Assemblée nationale souhaitent favoriser les intérêts commerciaux des Ogaden qui composent aussi la principale milice alliée à l‘armée kényane, la milice Ras Kamboni.
Si l’exportation du charbon était à nouveau autorisée, cela risquerait de provoquer une levée de boucliers parmi d’autres clans à Kismayo qui se sentiraient lésés.
Le commerce du charbon qui n‘existait pas à cette échelle, avant le règne des shebabs en 2009, a des conséquences catastrophiques pour l’environnement. Et la présidence somalienne a publié un communiqué samedi pour s’opposer à l’exportation.
La requête kényane qui n’est pas soutenue par l’Amisom, la force de l’ONU pour la Somalie, dans son ensemble, pourrait être examinée prochainement au Conseil de sécurité des Nations unies.