Trois jours après le début de leur offensive sur Kismayo enclenchée par l’opération amphibie sur la zone d’el-Dhig au nord, les troupes kényanes et somaliennes n’ont pas progressé vers le centre-ville.
L’Amisom a toutefois annoncé la prise de la localité de Canjel, située à environ 30 km au nord-ouest. Son porte-parole Cyrus Oguna affirme que le risque de mines le long des routes et d’embuscades est grand et qu’avancer trop tôt causerait la perte inutile de soldats.
Les forces navales, elles, ont fait feu à plusieurs reprises dimanche, alors que dans le même temps, la partie sud de la ville, dont les insurgés ont annoncé qu’ils l’avaient désertée, n’est contrôlée par personne. Plusieurs individus y ont été assassinés, dans ce qui ressemble à des règlements de compte.
A Kismayo, les armes sont partout, et les shebabs, selon plusieurs sources, en ont distribuées avant de partir, appelant la population à lutter contre l’Amisom. Les pillages se sont également poursuivis. Dans cette ville portuaire, le spectre du chaos est à craindre.
Les troupes kényanes semblent prises entre le marteau et l’enclume. Avancer trop tôt sans assez de troupes risque de les plonger dans une guérilla urbaine sanglante, mais retarder l’avancée vers la ville peut créer un chaos dont les milices affiliées à des sous-clans rivaux pourraient rapidement tirer profit.