Avec ces arrestations, le gouvernement envoie un avertissement à l'opposition. Depuis les élections du 5 mai, la Malaisie est plus divisée que jamais. Certes, le parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1957 a été reconduit à la tête du pays. Mais le Barisan Nasional du Premier ministre Najib Razak a réalisé le pire score de son histoire.
Le parti qui semblait indéboulonnable a perdu la majorité des deux tiers au Parlement ainsi que la direction de plusieurs grands Etats de la fédération. L'opposition d'Anwar Ibrahim n'en démord pas : c'est à elle qu'aurait dû revenir la gestion du pays.
Malgré 51 % des votes, elle en a été empêchée par un système électoral très favorable au pouvoir en place. Depuis, de nombreux rassemblements ont été organisés. Des dizaines de milliers de personnes ont accusé aussi le gouvernement d'avoir truqué le scrutin. C'est la première fois dans l'histoire de la Malaisie que de telles manifestations ont lieu. Mais avec ces arrestations, le gouvernement voudrait siffler la fin de la récréation.