RDC: Ban Ki-moon à Goma pour défendre la future brigade d'intervention

Après avoir rencontré les parlementaires à Kinshasa, le secrétaire général des Nations unies arrive ce jeudi 23 mai à Goma. Alors que les combats contre le M23 continuent, Ban Ki-moon assure du déploiement d'une nouvelle brigade d'intervention et d'une aide supplémentaire de la Banque mondiale à hauteur d'un milliard de dollars.

La Monusco, la mission des Nations unies en RDC, a mis les moyens pour protéger l’aéroport de Goma où doit arriver Ban Ki-moon ce jeudi 23 mai au matin. Le secrétaire général des Nations unies est déterminé à se rendre sur place malgré les tirs qui se multiplient depuis trois jours.

A la sortie du palais présidentiel, à Kinshasa, Ban Ki-moon a assuré que la Monusco fera mieux une fois mis en place de nouveaux moyens : « L’installation de la brigade d’intervention, qui est sans précédent, va apporter la paix et la sécurité. » 

Ban Ki-moon a aussi insisté sur le développement économique de la région des Grands Lacs grâce à l’enveloppe d’un milliard de dollars apportée par la Banque mondiale.

Sénateurs et députés partagés

Même discours auprès des parlementaires. Ban Ki-moon s'est d'abord enfermé avec les sénateurs, au Palais du peuple, avant de passer à l'étage supérieur rejoindre les députés. Tous n'ont pas été convaincus, comme le député d’opposition José Makila qui dénonce l'attitude du secrétaire général de l'ONU : « Il ne veut pas recevoir l’opposition, il n’entend que ce que le pouvoir dit. Nous savons qu’il est partisan de la balkanisation, tout ça, c’est de la distraction. » 

Le président de groupe majoritaire PPRD (Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie), Emmanuel Ramazani, se montre plus satisfait : « Nous disons que c’est une visite salutaire. Nous avons l’espoir que la brigade sera mise en place de manière urgente. » Ban Ki-moon n’a pourtant pas annoncé de date pour la mise en oeuvre de celle-ci.

Poursuite des combats

Les affrontements entre le M23 et les forces armées congolaises se sont poursuivis mercredi 22 mai. Des échanges de tirs avec de l'artillerie lourde, de colline à colline, se sont multipliés sans qu'il soit possible pour l'instant d'en évaluer précisément le nombre.

Depuis mardi, les environs de Mugunga III, un camp de déplacés qui regroupe plus de 15 000 personnes, sont régulièrement touchés par les tirs. Mercredi, c'était le quartier périphérique de Ndosho, dans la banlieue de Goma, qui était touché. Le bilan provisoire donné par les humanitaires est de trois morts et d'une quinzaine de blessés.

Médecins sans frontières a du suspendre en partie ses activités dans le camp de Mugunga III et n'est revenu sur le site que pour évacuer des blessés. Thierry Goffreau, chef de mission pour l'ONG à Goma, décrit une situation « extrêmement préoccupante ». « Cette zone était plutôt calme depuis le mois de novembre, regrette-t-il. On recommence les déplacements, les mouvements de panique, les gens traumatisés ... c'est difficile pour la population. »

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