Visite du Premier ministre dans le sud de l'Algérie, sur fond de grogne sociale

En Algérie, le Premier ministre était en visite à Laghouat ce week-end, à 600 kilomètres au sud d'Alger, une région particulièrement confrontée à la grogne sociale. Abdelmalek Sellal a tenté de rassurer et a demandé de la patience aux habitants, mais il n'a pas convaincu. En Algérie, près d'un jeune sur cinq est au chômage. Une situation particulièrement critique dans le sud de l'Algérie.

Comme comité d’accueil pour le Premier ministre, il y avait les chômeurs. Un jeune homme explique qu’il a cumulé des contrats à durée déterminée (CDD) de trois mois, payés 180 dollars par mois, sans pouvoir cotiser à la sécurité sociale.

« Nous manifestons pour avoir un travail et pour le respect de nos libertés, explique-t-il. Il y a du pétrole ici et nous, nous n'avons rien. Nous sommes à côté de Hassi R'mel (où se trouve le plus grand gisement de gaz naturel du continent africain, ndlr), mais rien, nous n'avons rien ! »

Colère contre les autorités

Les manifestants sont les plus visibles, mais dans la vieille ville aussi, la population a des reproches à faire. Il y a quatre mois, les autorités ont finalement commencé la construction d’égouts dans la vieille ville. Mais le chantier est à l’arrêt, sans explication. Zohra doit en subir les conséquences tous les jours. Elle énumère les gênes : « Les insectes, les mauvaises odeurs, avec la pollution surtout. Il y a les enfants, les maladies. Il y a beaucoup de problèmes. »

Comme beaucoup d’habitants, la jeune femme est désabusée et en colère contre les autorités. Une colère qui se transforme de plus en plus souvent en émeutes dans les villes du sud de l’Algérie.

Créations d'entreprises

Face à ce problème particulièrement aigu du chômage des jeunes, qui touche un Algérien de moins de 35 ans sur cinq, le gouvernement tente néanmoins de faciliter la création d'entreprises. Ainsi, les jeunes et les chômeurs qui créent leur activité vont bénéficier de prêts bancaires sans intérêt pour lancer leur entreprise. Toujours pour aider les jeunes créateurs d'entreprises, l'exonération d'impôt est portée de six à dix ans pour les nouvelles entités, qui bénéficieront également de l'éxonération de l'impôt foncier pendant dix ans au lieu de trois.

Selon le registre du commerce algérien, plus de 180 000 entreprises ont été enregistrées en 2012, dont près de la moitié dans le domaine des services. L'emploi généré par ces créations d'entreprises est estimé à un million de postes de travail.

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